jeudi 3 mai 2012

 
LA GALERIE 13 JEANNETTE MARIANI
 présente

Todd NARBEY
Half Past No Return.
 
>>> Exposition du 11 Mai au 9 Juin 2012 <<<
  >>> Vernissage Jeudi 10 Mai de 18h00 à 21h00 <<<

 
Deepwater Horizon, 2011, 183 x 152 cm, huile sur toile. Photo : Nathalie Jouan.

 

Todd Narbey
La Revanche de Jonas.
 
« L'Eternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas,
et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. »
Jonas 2-4


Si, il y a maintenant un peu plus d'un siècle, les baleines passaient encore pour le plus terrible des monstres marins - elles étaient tantôt ce grand poisson venant manger Jonas, ou bien cette terrible Moby Dick poursuivant de sa haine le Capitaine Achab – elles ne sont plus, aujourd'hui, que l'ombre des monstres qu'elles furent. Trophée vivant de la toute puissance de l'économie, plus-value sanguinaire de la voracité des hommes : les baleines ne doivent plus leur survie temporaire qu'au bon vouloir de quelques scientifiques qui, pour les sauver (au nom même de la logique qui permit leur extermination massive), ne savent faire autrement que de se poser cette question : combien vaut la survie de ces mammifères ? Quelle somme d'efforts sommes-nous prêts à faire, nous – citoyens/consommateurs –  pour leur sauver la vie ?

 
Half Past No Return, 2010, 180 x 230 cm, huile sur toile. Photo : Daniel Pype.
 
 
Or, en face d'une telle question – dont le cynisme n'a d'égal que la cruauté – voici ce que les œuvres de Todd Narbey nous répondent : plutôt que d'essayer de mesurer la valeur de l'espèce baleine, de lui attribuer, sur le grand échiquier de la diversité, une cotation, l’imminence de leur extinction ne devrait-elle pas plutôt nous apprendre que c'est notre système même de valeur qui est en faute, que c'est à lui que nous devons nous attaquer ? Car si, comme nous le suggère une toile comme And then there will be none (et comme nous le prouve tous les jours le Japon) il ne sert à rien d'étudier scientifiquement les baleines – en apprenant à gérer le cycle de leur vie biologique comme un stock à manager – pour les sauver, que nous reste-t-il d'autre à faire que de nous ranger du côté de la spiritualité bouddhiste qui, dès le VIème siècle de notre ère, en Corée, parvînt à stopper définitivement – au nom d'une certaine vision de l'homme et de la création – la pèche de ces mammifères ?
 
Car il est clair qu'en faisant du monstre qui mangea Jonas une créature à consommer/protéger, notre civilisation ne nous a pas seulement privée de la possibilité (mythique) de pouvoir séjourner à l'ombre de ce monstre, mais elle nous a aussi ôté la possibilité de comprendre que Jonas, en défiant les commandements de Dieu (en essayant de fuir son jugement) ne faisait que se fuir lui-même et tenter, par-là, d'échapper à sa voix intérieure qui ne cessait de lui répéter : ne tue pas celui qui te ressemble, mais accepte la possibilité que ce soit toi qui puisse avoir tort.
Frédéric-Charles Baitinger

  
 And Then There Will Be None, 2011, 53 x 46 cm, Gravure 1/16. Photo : Nathalie Jouan.


 
 
Todd Narbey
The Revenge of Jonah
 
" And the Lord appointed a great fish to swallow Jonah,
and Jonah was in the stomach of the fish three days and three nights."
Jonah 1:17
 
If, only a little over a century ago, whales were still considered the most terrifying of all sea monsters - portrayed as the great fish that swallowed Jonah, or as the terrible Moby Dick pursuing, in hatred, Captain Ahab - today they are nothing but the shadows of the monsters they once were. Living trophies of the omnipotence of economy, worth only as much as the bloodthirsty greed of man - the survival of the whales balances on the whim of a handful of scientists who, to save them (in the name of the same logic that permits their massive extermination), can only ask this question: What is the survival of these mammals worth? How much effort are we ready to expend (we, the citizen-consumers) to save the whales?
 
Here, faced with such a question - whose cynicism is matched by its cruelty - is where the work of Todd Narbey responds: rather than trying to measure the value of the whale species, to attribute to it, in the great chessboard of diversity, an appraisal, shouldn't the imminence of their extinction teach us that it is our very own value system that is at fault, that it is this convention we must attack? For if, as is suggested by a painting such as "And then there will be none" (and as Japan proves everyday), the scientific study of whales - learning to manage their biological life-cycle as if managing stocks - is worthless to their survival, what is left for us to do but side with Buddhist spirituality that, since the sixth century A.D. in Korea, succeeded in stopping completely - in the name of a certain vision of man and création - the hunting of these mammals?
 
For it is clear that if we turn the monster that ate Jonah into a creature that must be consumed/protected, we not only deprive our civilization of the (mythical) possibility to voyage into the shadow of this monster, we also eliminate the opportunity to understand that Jonah, defying the commandments of God (while trying to escape his judgement), did nothing but escape himself, in an attempt to evade his inner voice that echoed in his soul: do not kill the one who resembles you, but accept the possibility that it may be you who is wrong.
  
Frédéric-Charles Baitinger
 

Todd Narbey
Half Past No Return.
   
>>> Exposition du 11 Mai au 9 Juin 2012 <<<
  >>> Vernissage Jeudi 10 Mai de 18h00 à 21h00 <<<

 
Métro Concorde, sortie Cambon. Parking : 38, rue du Mont Thabor 75001 PARIS.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire